Déconfinées, les entreprises veulent plus de made in France

Pour sécuriser leur approvisionnement ou réduire la facture CO 2, les responsables des achats semblent désireux d’augmenter la proportion de leurs fournisseurs fabriquant dans l’Hexagone.

Derrière les beaux discours de la relocalisation, il semble aussi y avoir quelques bonnes intentions qui ne demandent qu’à se concrétiser. Après deux bons mois de confinement dans l’Hexagone, un quart des entreprises françaises envisage de relocaliser une partie de ses achats en France ou en Europe, contre 16 % en tout début d’année, indique la dernière étude d’AgileBuyer, qui a sondé près de 800 responsables achats pour le compte du Conseil national des achats.

Pour les acheteurs tricolores, relocaliser des fournisseurs dans la « France d’après » permet d’abord de sécuriser les approvisionnements (92 %), puis de réduire l’impact environnemental (64 %), d’accélérer la mise des produits sur le marché ou encore de diminuer l’impact social.

« Double-sourcing »

« Cela ne veut pas dire que les difficultés n’existent pas. Certains écosystèmes, comme celui de l’électronique, ont disparu de l’Hexagone, et les responsables des achats affirment souvent vouloir relocaliser en ‘double sourcing’, c’est-à-dire en répartissant une production entre deux sites, dont un Français », tempère Olivier Wajnsztok, le directeur général d’AgileBuyer.

Selon l’étude, 31 % des entreprises interrogées se disent ainsi contraintes par le manque de disponibilité des produits made in France. Il y a aussi le souci du surcoût de « l’acheter français », particulièrement sensible dans les industries à main-d’oeuvre, qui inquiète aujourd’hui 18 % des sondés contre 13 % en janvier.

L’autre angoisse des acheteurs concerne la robustesse de leur chaîne d’approvisionnement. Quelque 58 % des entreprises anticipent des soucis de livraison ou des ruptures de stocks de la part de partenaires majeurs, sans qui rien ne peut être finalisé. Plus d’un tiers de l’échantillon a peur de voir l’un de ses partenaires stratégiques s’évaporer. Et plus de la moitié des interrogés, enfin, juge ne pas avoir les moyens de saisir les paramètres vitaux de leurs fournisseurs pour pouvoir proagir. « Le danger est de voir des savoir-faire disparaître, et de monopoles se créer », relève Olivier Wajnsztok.

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