L’intelligence artificielle au service de l’archéologie

L’Université de Pise révolutionne le monde de l’archéologie grâce à une application nommée ArchAIDE, une base de données utilisant l’intelligence artificielle pour reconnaitre les fragments de céramique, utilisable partout dans le monde.

« Au cours de recherches archéologiques, des milliers de fragments de céramique produits aux époques les plus diverses sont retrouvés, presque comme les pièces d’un puzzle qui, s’il est reconstitué, peut fournir de nombreuses informations sur la vie [passée] » explique la professeure Letizia Gualandi, du MAPPALAB de l’université de Pise.

Depuis 2016 Letizia et son équipe développent ArchAIDE (Interprétation automatique archéologique et documentation des céramiques), une application qui permet de créer une base de données archéologique, une première dans l’histoire de l’archéologie.

« L’idée nous est venue quand nous étions  sur le terrain. On manque de temps et l’analyse des poteries est longue et difficile » explique Letizia Gualandi. Dans son fonctionnement ArchAIDE n’a rien de compliqué, il suffit de prendre une photo du fragment avec un appareil mobile et de l’envoyer à un module de reconnaissance automatique, la photographie est alors enregistrée dans une base de données et utilisable par les archéologues et les passionnés du monde entier.

Généralement, lorsqu’un archéologue veut identifier une poterie ou un fragment de céramique, il passe des heures à feuilleter les croquis, une étape extrêmement chronophage. « La volonté du projet ArchAIDE est également de réduire les coûts et les délais de traitement des informations, d’améliorer la réutilisation des données et de valoriser le patrimoine de manière durable » ajoute Letizia Gualandi. L’application a aussi pour but de valoriser les nombreux indices archéologiques retrouvés et laissés en désuétude dans les archives.

Actuellement, ArchAIDE permet d’identifier cinq genres de poteries. « Notre base de données comporte des informations au sujet des amphores romaines, des céramiques sigillées d’Italie, de Gaule du Sud et d’Espagne, et des majoliques de Monteluppo, Barcelone et Valence » L’application a été développée pour reconnaître à la fois les fragments décorés et ceux sans décoration. Pour le moment, la précision de la reconnaissance est d’environ 75 %.

Ceci étant, plus le système sera utilisé, plus il sera performant. « Nous travaillons déjà à la construction d’un réseau d’universités, des centres de recherche et d’entreprises qui pourront contribuer à l’enrichissement de la base de données » précise Letizia Gualandi.

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