Un label pour une intelligence artificielle inclusive
Lancé par Arborus, l’arrivée de ce nouvel outil a été saluée par les réseaux de femmes, de PWN à InterElles en passant par le Laboratoire de l’Egalité.
Quatre mois après le lancement de la charte internationale pour une intelligence artificielle (IA) inclusive, élaborée avec Orange, l’association Arborus passe à la vitesse supérieure et a dévoilé aujourd’hui son label pour une IA inclusive, qui sera audité et certifié par le Bureau Veritas.
Sur le modèle du label pour l’égalité professionnelle, opérationnel depuis dix ans et adopté par une vingtaine de sociétés françaises (Carrefour, Danone, EDF, Keolis, Legrand, L’Oreal, Orange, Safran, Sodexo …) et étrangères (Inditex, Metro,…) dans 38 pays, le label GEEIS-IA a l’ambition d’apporter aux entreprises un outil de mesure et de structuration afin d’intégrer les enjeux de l’intelligence artificielle dans leurs politiques diversité.
De multiples initiatives
La faible présence des femmes dans l’intelligence artificielle – elles ne seraient que 11% parmi les salariés de cette industrie au niveau mondial – est préoccupante. C’est le monde demain qui se prépare à travers ces nouvelles technologies, qu’il s’agisse d’éducation, de santé, de transport, de production, etc. La quasi-absence de la moitié de la population dans l’élaboration d’algorithmes de plus en plus utilisés préoccupe les associations de femmes actives dans la tech, qui se mobilisent depuis plusieurs mois pour alerter pouvoirs publics et entreprises sur le sujet.
Ainsi, en 2019, le Cercle InterElles, qui regroupe des réseaux de femmes d’une quinzaine de grands groupes de la tech (Air Liquide, Canon, CEA, EDF, Engie, GE, Gemalto, IBM, Lenovo, Orange, etc.), avait consacré son colloque annuel à cette question (im)pertinente : « L’intelligence artificielle a-t-elle un sexe ? » Le groupe de travail constitué à cette occasion planche désormais sur un document de référence pour faire le point sur les chartes existantes, lister des recommandations et rassembler des outils afin d’aider les entreprises à s’auto-évaluer et à progresser.
Un outil pour agir concrètement
Car outre la Charte internationale lancée le 21 avril par Arborus et Orange, d’autres initiatives ont fleuri. Le Laboratoire de l’égalité a publié le 27 mai un Pacte pour une intelligence artificielle égalitaire entre les femmes et les hommes, avec le soutien d’Engie et Renault. L’objectif est double pour ses conceptrices : éviter que l’IA ne reproduise les inégalités entre les sexes et l’utiliser au contraire pour développer des pratiques plus égalitaires. Ce qui passe évidemment par une mixité plus grande des équipes travaillant sur l’intelligence artificielle. Ce qui renvoie au sujet de la formation (combien de jeunes femmes dans les écoles d’ingénieurs?) et de l’éducation (combien de filles dans les filières scientifiques au lycée ?).
Autre enjeu, la rétention des talents : comment créer les conditions pour qu’une femme travaillant dans le secteur de l’IA ait envie d’y rester ? Document d’une vingtaine de pages, le Pacte, qui dresse un état des lieux, propose aussi des pistes pour agir, aussi bien à l’attention des entreprises que des politiques. Parmi celles-ci, il recommande la mise en place de normes ou de labels permettant d’encadrer le développement et l’utilisation de l’IA. « Le label GEEIS-IA est un premier outil permettant aux DRH d’agir concrètement » a salué Muriel Garnier, administratrice du Laboratoire de l’Egalité. De son côté, PWN Paris s’est aussi réjoui : « C’est par des engagements comme celui-ci que les entreprises et organisations vont pouvoir mettre en place des actions visibles pour que les stéréotypes et anciens schémas ne se reproduisent pas. »
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